Sada (34 ans), est marié, père de trois jeunes enfants et salarié dans une entreprise de BTP. Mais ses revenus ne lui permettent plus de nourrir sa famille. Entre le loyer à payer, le crédit à rembourser, l’électricité et les courses, il ne s’en sort pas. Cet été, Sada décide donc de devenir chauffeur VTC les soirs et les week-ends, pour compléter son salaire. Il réussit l’examen, dépose son dossier à la préfecture de Bobigny le 9 août. Plus de trois mois plus tard, il attend toujours sa carte professionnelle. Et sans ce document, impossible d’exercer.
“C’est dramatique pour moi parce que je suis à un stade où mon salaire ne suffit pas. Je n’arrive pas à gérer la fin du mois. J’ai besoin de cette carte pour travailler et mettre mes enfants à l’abri, je ne comprends pas pourquoi la préfecture met autant de temps. Cette lenteur administrative, c’est impossible à comprendre”, déplore Sada.
Réunion interministérielle
Le délai pour obtenir une carte professionnelle VTC est pourtant réglementé: trois mois maximum à compter du dépôt du dossier à la préfecture. Mais l’administration est tout bonnement débordée. La préfecture croule sous les demandes. Elle a fini par répondre il y a dix jours à Sada, expliquant qu’actuellement, “le délai moyen avant instruction est de cinq mois”. La préfecture admet ainsi que “de nombreux usagers sont dans la même situation” que Sada.
A tel point que le gouvernement est mobilisé. Et c’est une information RMC: une réunion interministérielle s’est tenue la semaine dernière. Des conseillers du ministre des Transports et de celui des Finances ont reçu Brahim Ben Ali, secrétaire général du syndicat national des VTC.
“Il y a beaucoup de demandes auprès des préfectures de Bobigny, de Paris ou dans les Hauts-de-Seine. Les délais sont très longs, j’ai des chauffeurs qui attendent depuis un an. Et certains ont acheté un véhicule mais n’ont toujours pas leur carte”, assure-t-il à RMC.
Vers “une évaluation des procédures”
Le syndicat des VTC appelle les chauffeurs qui rencontrent des difficultés à obtenir leur carte professionnelle à se faire connaître, afin de pouvoir être comptabilisés auprès du ministère des Transports. Sollicitée, la préfecture de Bobigny s’est engagée à analyser le dossier de Sada. Mais l’administration est dépassée.
Le ministère des Transports nous a confirmé que “les demandes de cartes professionnelles VTC sont actuellement très nombreuses au plan national”. Dans le détail, elles sont concentrées dans “quelques départements, avec une très grande partie en Seine-Saint-Denis”. Le ministère nous a assuré être pleinement mobilisé pour
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