Au moins 620 personnes vivant dans la rue ou en structures d’hébergement provisoire sont décédées l’an dernier
« Chacun était quelqu’un » et pourtant.
Chaque année, des centaines de personnes meurent dans la rue en France.
En 2021, l’âge moyen de ces disparus était de 48 ans, note un rapport du collectif « Les morts de la rue » publié ce jeudi.
Soit trente ans de moins que pour le reste de la population.
D’après les données recueillies par ce collectif, au moins 620 personnes vivant dans la rue ou en structures d’hébergement provisoire sont décédées l’an dernier, dont une majorité d’hommes (89 %).
Quarante-huit ans est l’âge moyen des personnes sans domicile fixe (SDF) décédées dont la mort a pu être recensée par ce collectif qui analyse ces données chaque année en France.
39 % des décès dans la rue ou le métro
« C’est un scandale.
Et encore, de nombreux décès échappent à notre attention, tout comme à celle du grand public et visiblement encore plus à celle des politiques », déplore dans un communiqué le collectif, qui dénonce « l’absence de moyens et de réponses adaptées » pour accompagner les personnes sans domicile.
En 2021, 39 % de ces décès sont survenus dans la rue ou le métro, 30 % dans un établissement de soins et 12 % dans un squat, une voiture ou un hall d’immeuble.
Près d’un tiers de ces personnes SDF ont connu une mort violente, provoquée par une agression ou une noyade, par exemple.
L’an dernier, 42 % de ces 620 décès recensés sont survenus en Île-de-France.
Lever le voile sur « une réalité occultée »
Le collectif « Les morts de la rue » a également recensé 81 décès de personnes anciennement sans abris.
« 2021 constitue l’année avec le plus grand nombre de décès signalés » au collectif, précise ce dernier.
Selon « Les morts de la rue », il ne faut pas « interpréter cette tendance comme une hausse de la mortalité des personnes sans domicile » car la surveillance de la mortalité réalisée par le collectif n’est pas exhaustive.
Au total, sur les dix dernières années (période lors de laquelle le collectif a mené ses enquêtes), 5.508 personnes SDF sont mortes.
Avec ces données, l’association veut « rendre visible une réalité occultée ».
Elle recommande d’assurer l’accès au logement pour les populations fragiles et prévenir la perte de logement.
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