D’après la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), le coût moyen de la rentrée étudiante est de 2 527 euros pour 2022. Une hausse de 7,38 % par rapport à 2021.
Elle suit la même méthodologie depuis 20 ans. La Fédération des associations générales étudiantes (FAGE) vient de sortir son baromètre de la rentrée étudiante, et comme globalement tous les ans, une augmentation a été notée.
Cette année, elle est de 7,38 %. Entre ses loyers, l’achat de ses fournitures, la complémentaire santé, et de nombreux autres postes de dépenses, un étudiant devra donc dépenser, en moyenne, 2 527 euros pour passer une rentrée correcte.
Un chiffre particulièrement élevé « que tous ne peuvent pas se permettre de dépenser« , précise Paul Mayaux, président de la FAGE.
Comment les étudiants peuvent aspirer à la réussite sans la possibilité de se loger dignement, de s’alimenter correctement
FAGE
Pour rappel, le coût de la rentrée étudiante 2002-2003 s’élevait à 1 665 euros en moyenne. Une augmentation de 55 % en 20 ans, donc, alors que « les bourses n’ont augmenté que de 33 % », calcule la FAGE.
Les assurances logement et complémentaires santé explosent
Dans le détail, on retrouve de nombreuses augmentations, comme le transport, qui a augmenté de 3,94 % en Île-de-France et de 2,62 % en régions, mais aussi les loyers et charges, qui ont baissé de 0,52 % en Île-de-France, et augmenté de 1,8 % en province.
La consommation, comme pour tout le monde, a explosé, avec un bond de 6,68 % dans la région de la capitale et 6,57 % dans le reste de la France.
Mais là où la plus nette augmentation est notée, c’est au niveau du prix des complémentaires santé, des assurances logements et du matériel pédagogique avec, respectivement, + 28,08 %, + 12,8 % et + 15, 82 % en Île-de-France et + 34,01 %, + 11,55 % et + 15,82 %.
Quelle méthodologie a suivi la FAGE pour atteindre ces conclusions ?
L’indicateur publié par la fédération correspond à la moyenne des coûts estimés selon les villes, pondérée par les effectifs d’étudiants inscrits.
Il est divisé en deux grandes parties :
• les frais de vie courante, qui correspondent aux loyers, à l’alimentation, aux loisirs, à la téléphonie et internet, aux vêtements, aux produits d’hygiène, etc.
• et les frais spécifiques à la rentrée universitaire : les frais d’inscription, les cotisations à la vie du campus, la souscription à une assurance logement et à une complémentaire santé, et l’achat du matériel nécessaire.
Une augmentation des coûts de complémentaire santé qui s’explique par « le déploiement du 100 % santé avec son reste à charge zéro, le rattrapage des soins qui a induit une augmentation considérable de consultations ou encore la taxe Covid, incitant les mutuelles à contribuer à l’effort de lutte contre la pandémie », selon la FAGE.
« Depuis mars 2020, 43 % des étudiants ont renoncé à un parcours de soin pour des raisons financières », s’alarme Anne-Laure Syrieix, vice-présidente de la fédération.
Une situation d’autant plus inquiétante, que, depuis le début de la crise Covid, de nombreux jeunes vivent dans une situation compliquée.
Seul le coût du téléphone et d’Internet observent une diminution notable, avec – 3,03 %, partout sur le territoire.
Une refonte du système des APL
Pour toutes ces raisons la FAGE a communiqué quelques-unes de ses revendications. Parmi elles, on retrouve le désir de revaloriser les APL en fonction du loyer moyen des territoires pour que cette aide corresponde vraiment aux besoins des étudiants.
De plus, « pour lutter contre le taux de non-recours aux soins souvent liés à un manque de moyens financiers, la FAGE revendique le rattachement de droit à la Complémentaire santé solidaire lorsqu’un étudiant est boursier ou qu’il en fait la demande, permettant ainsi d’avoir accès à une complémentaire santé non contributive et un accès à la santé facilité », indique la fédération.
Par ailleurs, elle souhaiterait que l’accès au parc de logements sociaux soit facilité.
Un étudiant sait où il ira l’année suivante vers juillet – août. Il faut environ six mois avant d’avoir une réponse pour bénéficier d’un logement social. Ça ne marche pas.
Paul Mayaux
Président de la FAGE
Toujours concernant les logements, la FAGE alerte sur le fait que seuls 38 000 logements étudiants ont été construits, « alors que fin 2017, Emmanuel Macron en promettait 60 000 ».
La fédération remet également en cause le système d’aides ponctuelles, comme la prime exceptionnelle de rentrée. « Quand on reçoit 100 euros, on peut peut-être terminer le mois, mais qu’en est-il du mois suivant, et des autres ? », questionne-t-il.
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