Rentrée scolaire : les stylos-bille comportent des substances nocives, alerte l’UFC-Que Choisir

À l’issue d’un test, l’association de consommateurs a découvert la présence de composants toxiques dans des fournitures scolaires comme des allergènes ou des cancérogènes.

À une semaine de la reprise de l’école, vous êtes peut-être sur le point de filer dans un supermarché et de choisir avec vos enfants quelles seront leurs fournitures de rentrée scolaire.

Mais attention à ce que vous mettez dans votre chariot : l’UFC-Que Choisir, dans une étude publiée ce 25 août 2022, alerte sur la présence de composés nocifs dans les fournitures scolaires.

En tête des pires élèves : les stylos bille, que l’association de consommateurs déconseille d’acheter, suivis des surligneurs et des cartouches d’encre.

40 % des fournitures analysées dans un test de la première association de consommateurs de France révèlent la présence de composés nocifs.

Et pas des moindres : des allergènes, des perturbateurs endocriniens, ou encore des substances cancérogènes probables.

Allergènes, perturbateurs endocriniens, cancérogènes…
Déjà en 2016, l’UFC-Que Choisir alertait sur la présence de ces substances dans nos fournitures scolaires.

« Un test […] révélait que les enfants, que ce soit en se tachant les doigts avec les encres ou en mâchant le bout de leurs stylos et de leurs crayons, pouvaient être exposés à un grand nombre de composés nocifs », lit-on dans le communiqué de l’association de consommateurs.

Cette fois, c’est dans un échantillon de 36 fournitures scolaires que l’on retrouve, à nouveau, ces substances.

Les allergènes ne sont pas en reste : on retrouve « des isothiazolinones, des conservateurs régulièrement dénoncés par les allergologues, dans la moitié des cartouches d’encre testées », note l’UFC-Que Choisir.

Dans certains produits les teneurs sont particulièrement élevées, notamment dans l’encre des Stabilo Boss ‘Original Fluo’, des stylos-billes effaçables Pilot ‘Kleer’ noirs et des stylos-roller Pilot ‘Frixion medium’ bleus.

UFC-Que Choisir
Des cancérogènes probables ont été retrouvés dans les encres de 4 stylos-billes sur les 6 testés : notamment le Bic ‘Cristal original’ noir, le Paper Mate ‘Inkjoy’ bleu ou le pack éco noir acheté chez B&M, poursuit l’association de consommateurs.

Ainsi, elle déconseille aux parents d’acheter toutes sortes de stylos billes.

Enfin, le phtalate, un perturbateur endocrinien extrêmement préoccupant, a été trouvé dans le vernis des crayons de couleur Cultura.

« La population la plus vulnérable est exposée »
Le constat est alarmant.

Et tout le problème découle d’une absence de réglementation européenne spécifique aux fournitures scolaires.

Une situation « aberrante », selon Elisabeth Chesnais, journaliste dans l’association de consommateurs qui a travaillé sur ce sujet.

Un produit d’entretien destiné aux adultes indique les risques. On sait, notamment, qu’il peut comporter des substances allergisantes.

Alors que pour les fournitures, c’est au choix de l’industriel qui les produit d’apposer, ou non, le pictogramme de sécurité.

Et dans tous les cas, ils seront en règle.

Elisabeth Chenais
Journaliste chez UFC-Que Choisir
Une situation d’autant plus « stupéfiante », selon elle, puisque ces fournitures scolaires sont utilisées par « les 13 millions d’élèves, de la maternelle aux études supérieures, qui sont la population la plus vulnérable.

Ils manipulent ces objets tout au long de leur scolarité et la règle devrait être de les exposer le moins possible à ces substances nocives pour la santé », s’insurge Elisabeth Chesnais auprès d’actu.fr.

Des objets moins nocifs que d’autres
L’UFC-Que Choisir révèle pourtant que « les fabricants sont capables de produire des fournitures indemnes  ou presque  de tout composant nocif. »

« Les cartouches d’encre noire Schneider, les surligneurs à réservoir plat jaune Amazon ‘Basics’, les feutres Crayola ‘Ultra-lavables’ ou encore les crayons de couleur Bic ‘Kids évolution’ », figurent parmi les bons élèves.

Autre constat de l’association de consommateurs : « les marques de distributeurs s’en sortent moins mal que les autres », explique Elisabeth Chesnais.

« Car ces marques indiquent le plus souvent les risques, alors que les marques réputées (Bic, Pilote…) estiment qu’elles n’ont pas à le faire.

Mais c’est trompeur, et le problème, c’est que les parents en magasin ne font pas la différence, et vont même plus facilement vers les grandes marques », explique la journaliste qui ajoute que l’association de consommateur a travaillé sur un tableau qui permet de comparer les produits.

Vers un renforcement de la réglementation ?
Si les jouets sont soumis à une réglementation européenne et doivent respecter des exigences réglementaires très strictes, il n’en est rien des fournitures scolaires, qui « ne sont pas tenues, par exemple, de mentionner la présence de substances allergisantes », note l’association de consommateurs.

En juillet dernier, l’Anses (l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a publié son rapport pour que le volet substances chimiques de la directive jouet soit apposé à toutes les fournitures scolaires.

L’agence demandait un meilleur encadrement des fournitures scolaires et un renforcement de la réglementation européenne sur ces produits.

À quand un changement donc ? Elisabeth Chesnais le sait, « ça prendra peut-être du temps. »

« Mais nous sommes contents de voir que l’Anses et nous sommes sur la même longueur d’onde qu’eux.

L’agence a du poids, elle pourra faire bouger les choses. »

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Crédit photo : Capture d’écran

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