Le chanteur Enrico Macias a obtenu une victoire de principe devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) contre la justice luxembourgeoise, qui l’avait condamné en 2019 à rembourser 30 millions d’euros au liquidateur d’une banque, selon son avocat. Il est en procès contre Landsbanki, qui a fait faillite en 2008.
Le chanteur Enrico Macias verra-t-il un jour la lumière au bout du tunnel dans son combat avec son ancienne banque ?
C’est une victoire de principe et d’estime pour Enrico Macias. Même si la voie est étroite, Enrico Macias n’a plus d’autre choix que d’utiliser cette condamnation européenne (du Luxembourg) pour demander une révision de sa propre condamnation par la justice luxembourgeoise. Son calvaire judiciaire n’est malheureusement pas terminé, a déclaré son avocat Patrice Spinosi.
Enrico Macias au plus mal mais …
Dans son arrêt, la CEDH a estimé que la Cour de cassation luxembourgeoise avait violé les dispositions de la Convention européenne des droits de l’homme sur le droit à un procès équitable en rejetant le recours du chanteur.
Les juges européens ont également condamné le Luxembourg à lui verser 12 000 euros pour préjudice moral, loin des 15 millions d’euros qu’il réclamait pour le préjudice matériel qu’il estimait avoir subi. La décision sur ce point essentiel est éminemment décevante et l’indemnisation totalement dérisoire par rapport au préjudice, a déclaré M. Spinosi.
Pour rappel, Enrico Macias également en litige dans une autre affaire, pour le financement d’une clinique esthétique avait obtenu en 2007 auprès de cette banque un prêt d’environ 30 millions d’euros qui lui avait permis d’investir dans les fonds Madoff, du nom de Bernard Madoff, condamné en 2009 à 150 ans de prison aux États-Unis pour la plus grande escroquerie de l’histoire.
Après la faillite de la banque fin 2008, ses liquidateurs ont entrepris de récupérer les dettes, quitte à mettre en vente les biens hypothéqués. Le chanteur lui-même avait mis en gage sa villa de Saint-Tropez, lieu de souvenirs avec sa défunte épouse Suzy, auprès de la banque pour 35 millions d’euros, menaçant ainsi de perdre ce bien.
Enrico Macias : Maudit dans les affaires !
Déjà très endetté depuis la crise financière, le chanteur de 82 ans a de nouveau été victime d’une énorme arnaque.
Souvenez-vous . En avril 2020, Enrico Macias, qui pleurait encore la mort de sa femme Suzy, décédée douze ans plus tôt, nous faisait part de son désenchantement. En conflit juridique avec la banque islandaise Landsbanki depuis plus de dix ans, il semble avoir baissé les bras : Je ne veux pas en parler. J’ai été victime d’une hyper-injustice et on ne peut rien faire contre l’injustice. Le bon Dieu m’a enlevé ma femme. J’avais une maison et il a failli me la prendre. C’est la volonté du bon Dieu, dit-il avec résignation.
En 2008, tout s’écroule financièrement pour Enrico Macias. Le chanteur est ruiné, avec une perte sèche de 20 millions d’euros suite à la faillite de la filiale luxembourgeoise de la banque Landsbanki, emportée par la crise financière islandaise.
A l’époque, il était déjà remonté contre cette banque, qui l’avait obligé à hypothéquer sa villa de Saint-Tropez, qu’il voulait rénover, en échange d’un prêt de 35 millions d’euros, assorti de placements très risqués.
Enrico Macias et les affaires !
L’interprète de Filles de mon pays, pris dans des manœuvres frauduleuses, s’est alors retrouvé, comme beaucoup d’autres victimes, dans cette obscure affaire qui a fait beaucoup de bruit à l’époque.
Neuf anciens dirigeants de la société, dont des conseillers en gestion de patrimoine et des cadres, ont été poursuivis pour fraude avant d’être acquittés en 2020, à sa grande surprise. Pour le chanteur, la sentence est sévère, d’autant plus qu’après la faillite de Landsbanki Luxembourg, les liquidateurs lui ont demandé de mettre en œuvre l’hypothèque, ce qui signifiait pour le malheureux veuf une dette de 30 millions d’euros !
Et pour compléter le tableau, l’artiste a dû faire face l’année dernière à de terribles problèmes de santé. Il a été opéré d’urgence après une chute dans la rue et a également eu le malheur de contracter le coronavirus.
Après un tel désastre financier, on aurait pu penser qu’il allait tirer un trait sur son activité. Mais pas du tout ! Il y a dix ans, peu après la faillite de la banque luxembourgeoise Landsbanki, Enrico Macias a remis ça en se lançant dans le business florissant de la chirurgie esthétique.
Martial Benhamou, un médecin généraliste radié en 2019, propose Enrico Macias de le rejoindre dans le projet médical de son gendre, Grégory Sénac. Le chanteur a plongé, tout comme son ami René, ancien chef d’entreprise, lui aussi tenté.
Les deux amis mettent sur la table la somme ronde de 400 000 euros chacun, convaincus que le Cosmetic Hospital World Resort une clinique esthétique innovante promettant de nouvelles solutions sans chirurgie, basées notamment sur la téléconsultation et cela rapportera beaucoup d’argent.
Rassurés par la réputation de Martial Benhamou, l’un des fondateurs de la clinique esthétique du Rond-Point des Champs-Élysées, Enrico Macias et René avaient investi 800 000 euros à eux deux, transférés sur le compte personnel du médecin, basé en Israël, afin que les travaux puissent commencer rapidement.
Mais en 2013, c’est le choc. Les deux associés ont découvert que leurs noms n’existaient même pas sur les statuts de l’entreprise ! Étonné et furieux, Enrico Macias a contacté le médecin, qui lui a annoncé sans détour que le projet était abandonné.
Il lui propose de rembourser 114 000 euros, répartis en quatorze versements à partir de 2016. Mais deux ans plus tard, pas un seul euro ne lui est versé, ni à René.
Pour le chanteur, la coupe est pleine. En septembre dernier, il porte plainte pour escroquerie au maniement, entamant une nouvelle bataille judiciaire qui s’annonce longue, l’ancien médecin généraliste s’estimant victime d’une tentative d’extorsion de fonds.
Une malédiction tenace semble suivre Enrico Macias. Une nouvelle fois trahi, ruiné et endetté, parviendra-t-il à se relever de ce coup de grâce ?
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Crédit photo : Capture d’écran