Plus d’un millier de CRS se mettent en arrêt-maladie pour protester contre une réforme fiscale

Plus d’un millier de CRS se mettent en arrêt-maladie

pour protester contre une réforme fiscale

 

Un mouvement de protestation qui a pris ses distances avec la grève de ce 21 septembre contre la réforme du code du travail.

 

 

POLICE – Plus d’un millier de CRS (Compagnies républicaines de sécurité), opposés à une réforme soumettant leur indemnité de déplacement aux prélèvements sociaux, se sont faits porter pâle ce jeudi 21 septembre, selon des sources policières et syndicales.

Réunis en intersyndicale mercredi, Alliance, Unité et l’Unsa-police avaient appelé les CRS à “se mobiliser fortement sans délai” et réclamé l’intervention de Gérard Collomb dans cet épineux dossier.

Les syndicats revendiquent que l’Ijat (indemnité journalière d’absence temporaire), versée lorsque les CRS sont en mission, soit exonérée des prélèvements sociaux et en particulier de la Contribution Sociale Généralisée.

“Il y a un ras le bol général du manque de reconnaissance. En moyenne, les CRS sont 180 jours en déplacement. Pour compenser l’absence temporaire du domicile, une somme de 39 euros par jour est versée.

En 2016, il y a eu une revalorisation: elle était de 30 euros auparavant. Cette année, le gouvernement a souhaité fiscaliser cette indemnité”, a expliqué à franceinfo Didier Mangione, secrétaire régional de l’Unité SGP Police FO à Lyon.

L’Ijat constitue un important complément de revenu pour les CRS, au regard du nombre de missions effectuées. Créée dans les années 1960, cette prime fait l’objet d’une défiscalisation, ce qui lui vaut régulièrement les foudres de la Cour des Comptes.

Les syndicats reçus par Collomb vendredi

Dans une lettre adressée aux syndicats mercredi, le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, a souligné que l’exonération des contributions sociales sur l’Ijat n’était pas “possible” mais a rappelé que le gouvernement s’était engagé à ce qu’elles soient “intégralement” compensées par une augmentation de cette indemnité, qui sera portée à 42,79 euros brut au 1er janvier 2018.

Eric Morvan promet également le paiement de l’Ijat sur une fiche de paie spécifique et la possibilité de percevoir cette indemnité sur un compte bancaire différent de celui sur lequel est versé le salaire principal.

Pour répondre aux griefs des syndicats dénonçant l’allongement des délais de paiement de l’indemnité, le directeur général de la police nationale assure que ce décalage sera “très limité” dans le temps et affirme que le paiement des heures supplémentaires, aujourd’hui trimestriel, “sera définitivement mensualisé”.

Le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb recevra dès vendredi matin à 7H30 les trois secrétaires généraux d’Alliance, d’Unité-SGP et de l’Unsa-Police, réunis en intersyndicale contre cette réforme, a indiqué son entourage à l’AFP.

Des conséquences sur les manifestations anti-loi travail

La mobilisation est “puissante” jeudi, a reconnu auprès de l’AFP un haut responsable policier, estimant à plus d’un millier le nombre de CRS se déclarant en arrêt-maladie ou en consultation médicale. Selon le syndicat Alliance, la “mobilisation est très forte”.

Vers 11h, Alliance avait décompté environ 1500 fonctionnaires “en maladie”.

Les chiffres de cette mobilisation devraient évoluer à la hausse au fil des prises de service dans les compagnies de CRS engagées sur le terrain jeudi. “On devrait dépasser les 2000 arrêts de travail”, a pronostiqué Yves Lefebvre, secrétaire général d’Unité-SGP-FO.

Ce mouvement de protestation intervient le même jour que l’appel à la grève lancé contre la réforme du code du travail.

Mais les CRS ont tenu à prendre leurs distances: “On dissocie notre mobilisation des ordonnances, ça n’a rien à voir”, assure les syndicats policiers cités par franceinfo.

Rien à voir peut-être, mais pas sans conséquences. Selon RTL, qui évalue à 2000 le nombre d’arrêts-maladies déposés ce jeudi, cela équivaut à 50% des effectifs censés travailler. Des gendarmes mobiles ont ainsi dû être appelés pour remplacer les CRS dans les manifestations.

A Marseille, le déplacement d’Emmanuel Macron a aussi dû s’adapter: comme l’indique RTL, les motards censés encadrer le président de la République étant absents, il a fallu appeler les gendarmes pour les remplacer.

 

 

Source : https://www.huffingtonpost.fr/2017/09/21/plus-dun-millier-de-crs-se-mettent-en-arret-de-maladie-pour-protester-contre-une-reforme-fiscale_a_23217840/

Crédit photo : capture d’écran