Une porte-parole appelle à lever les blocages après les nombreux accidents, dont certains ont donné lieu à des condamnations.
Le mouvement se serait-il laissé dépasser? Une des porte-paroles des “gilets jaunes” dans la Loire a lancé ce lundi soir un appel à lever les barrages routiers et à viser des lieux symboliques de l’État, jugeant qu’il y avait eu “trop d’accidents et de victimes”. Selon le dernier bilan du ministère, les manifestations ont fait un mort et 528 blessés, dont 17 grièvement, depuis samedi.
“Les gens en ont ras-le-bol des ‘gilets jaunes’. On est en train de se mettre tout le monde à dos (…). Si on continue, on va tous se taper dessus”, a estimé Marie Gallien sur la radio locale ligérienne Activ Radio. La jeune femme s’est dite “désolée pour tous les soucis causés”, ajoutant qu’il fallait “rester soudés, solidaires et qu’on arrête d’embêter les gens qui vont au boulot”.
La porte-parole préconise de “changer de stratégie” dès mardi et de “viser le gouvernement en menant des actions ciblées sur des administrations, des centres des impôts, des raffineries”.
Plusieurs condamnations judiciaires
Au-delà des accidents, les manifestations ont donné lieu à de nombreuses interpellations de manifestants, dont plusieurs ont abouti à des condamnations judiciaires ce lundi.
La peine la plus lourde – et la première a être prononcé – a été infligée à Strasbourg à un gilet jaune qui avait formé samedi une chaîne humaine sur l’autoroute A35 à Strasbourg et traversé le terre-plein central avec quatre autres “gilets jaunes”.
Ce soudeur de 32 ans, qui avait 12 condamnations inscrites sur son casier judiciaire, a écopé de quatre mois de prison ferme. Les quatre autres “gilets jaunes” impliqués dans cet incident n’avaient pas d’antécédents judiciaires et se sont vu délivrer une convocation en vue de leur comparution en février devant le tribunal correctionnel.
Un autre a été condamné à quatre mois d’emprisonnement avec sursis dans les Côte d’Armor pour “rébellion”, “outrage” et “menaces” envers deux gendarmes. Un autre encore a été déféré devant le parquet de Saint-Brieuc pour des violences commises ce week-end sur un policier et sera jugé en février.
Dans la Drôme, un gilet jaune qui, ivre, avait blessé un autre manifestant avec sa voiture, a été placé en détention provisoire en attente de son jugement. Dans l’Aisne, un manifestant a été placé en garde à vue après avoir frappé lundi après-midi un lieutenant de gendarmerie à Viry-Noureuil.
Une femme est également mise en examen pour avoir renversé une gilet jaune, décédée par la suite, en Savoie, ainsi qu’un homme qui a renversé et blessé un autre manifestant dans le Pas-de-Calais.
Source : l’express.fr
Crédit photo : capture d’écran