Enfants maltraités: un site web pour savoir qui alerter

L’association à l’origine de cette initiative souhaite “briser le silence, car c’est ce qui fait le plus de tort aux enfants.”

A qui s’adresser lorsqu’on soupçonne qu’un enfant dans son entourage est victime de maltraitance? Afin d’apporter une réponse, une association lance mardi un site internet recensant les institutions et personnes susceptibles d’intervenir et de “briser le silence”.

Sur le site AlerterPourSauver.org, les internautes pourront “identifier un interlocuteur de proximité pour agir au mieux lorsqu’un enfant est en danger”, explique l’association L’Enfant bleu, qui souligne que “60% des personnes soupçonnant des maltraitances dans leur entourage n’agissent pas, faute d’informations sur la conduite à suivre”.

Ce portail internet, lancé mardi à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, viendra en complément du 119, le numéro gratuit “Allô Enfance en danger”, a expliqué Laura Morin, la directrice de L’Enfant Bleu. Les responsables du 119 rapportent avoir reçu près de 470 000 appels en 2016, dont près de 33 000 ont donné lieu à un traitement, soit environ 90 par jour.

“Se taire, c’est répréhensible”

Avec la nouvelle plateforme créée par L’Enfant bleu, en entrant sa ville de résidence ou en se géolocalisant, l’utilisateur obtiendra les coordonnées d’une association près de chez lui, et/ou de la Cellule de recueil des informations préoccupantes (Crip) de son département.

“Nous voulons vraiment briser le silence car c’est ce qui fait le plus de tort aux enfants”, a déclaré Laura Morin, dont l’association estime que deux enfants meurent chaque jour de maltraitance en France. “Ce qui revient très souvent dans les témoignages que nous recueillons, c’est que dans l’entourage de l’enfant victime, il y a souvent quelqu’un qui savait mais qui n’a rien dit”.
Les témoins sont parfois réticents à parler car ils peuvent avoir “l’impression que cela ne les regarde pas”. Pourtant, “fermer les yeux, c’est laisser un enfant dans l’enfer de la maltraitance. Et de toute façon, se taire c’est répréhensible”, a ajouté la directrice de l’association.
Crédit photo : capture d’écran
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