Alors que plus de 280 000 personnes étaient dans les rues partout en France ce samedi, Emmanuel Macron ne s’est pas manifesté une seule fois.
« Macron, démission ! » La centaine de Gilets jaunes rassemblée ce samedi après-midi à deux pas de l’Elysée, rue du faubourg Saint-Honoré, a beau hurler à tue-tête face au mur de CRS qui protège la forteresse présidentielle, l’exécutif est resté plus que discret face au mouvement de colère qui s’est exprimé partout en France.
« Emmanuel Macron et Édouard Philippe se sont tenus au courant toute la journée de l’évolution de la situation, mais c’est surtout Christophe Castaner qui a été à la manœuvre », concède un ministre. D’ailleurs, le président de la République était-il physiquement présent à l’Élysée samedi ? « Joker », glisse un membre du gouvernement. « Pas de commentaire », se contente-t-on de dire au Palais.
« Le président et le Premier ministre se sont chacun exprimé mercredi dernier en avançant de nouvelles propositions et en disant qu’ils comprennent l’inquiétude des Français. Le message politique n’a pas changé en trois jours », rétorque Matignon, en précisant que la manifestation était avant tout une « question de maintien de l’ordre public » pour l’exécutif.
« Il n’a jamais été question que l’on se positionne par rapport à cette journée », enfonce un conseiller ministériel, qui préfère d’abord attendre la façon dont le mouvement va se poursuivre, ou pas, dans les prochains jours. « Il n’empêche, un mort, une centaine de blessés. Je ne vois pas comment Emmanuel Macron peut rester enfermer dans son silence », estime un visiteur du soir.
«Il faut nous faire confiance»
« C’est un drame, et nos pensées vont bien sûr à la victime à qui nous adressons toutes nos condoléances », confie le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, par ailleurs « écœuré » par la façon dont l’opposition a tenté de récupérer le mouvement. « Quand j’entends par exemple Nicolas Dupont-Aignan se demander combien faudra-t-il de morts avant qu’Emmanuel Macron entende la détresse des Français, c’est minable », charge-t-il.
Reste à savoir comment la majorité va gérer la colère des Gilets jaunes dans les prochains jours. « Les Français doivent comprendre que tout ce que nous sommes en train de construire pour les classes moyennes et populaires demande du temps. On a un cap, on a un plan, dès le premier jour. Il faut nous faire confiance », assure Griveaux. Et Matignon d’enfoncer le clou : « Il y a des préoccupations légitimes et on travaille pour apporter des réponses qui ne se posent pas depuis 18 mois, mais depuis des années et des années. Notre stratégie pour apporter des solutions concrètes est la bonne. Chacun jugera à l’arrivée ».
Source : leparisien.fr
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