5 idées reçues sur l’enfant mises à mal
par les neurosciences cognitives
Ne nous fions donc pas aux apparences. La petite enfance est une période très sensible qui mérite, plus que toute autre, d’être bichonnée !2. Tout se joue avant 6 ans
Et pourtant, le cerveau des jeunes enfants ne connaît pas l’ennui. Et mener des activités dirigées est loin d’être la seule manière de booster leurs connexions neuronales. En réalité, tout ce qui va alimenter les canaux sensoriels de l’enfant (le toucher, la vue, le goût, la température, la douleur, les odeurs) va favoriser le développement des principales structures neuronales de son cortex.Exemple : Aurélien, 22 mois, est en train de jouer avec des cubes en bois de même taille. Il saisit un cube dans une main et deux autres cubes dans l’autre main. Spontanément, l’adulte intervient : « oh, regarde, tu as un cube dans une main et deux cubes dans l’autre main ! ». En apparence, cette activité libre peut paraître banale. Or, en ce moment-même, l’enfant est en train d’apprendre et de résoudre des problèmes mathématiques par le jeu. Il découvre, via la vue et le toucher, le poids des quantités des cubes qu’il a en main (tiens tiens, les deux balles pèsent plus lourd qu’une seule balle !). Cette découverte va influencer son apprentissage des mathématiques plus tard en milieu scolaire. Le fait de jouer avec des objets qui lui apportent des stimulations sensorielles riches favorise son développement cérébral.
Autre exemple : Gustave, 6 mois, est blotti dans les bras de son assistante maternelle qui lui donne son biberon et qui lui chuchote à l’oreille des mots rassurants. Les signaux sensoriels (toucher agréable, voix douce, chaleur corporelle, goût du lait) adressés à l’enfant entraîne des milliers de connexions neuronales par seconde, un câblage et un modelage de sa structure cérébrale. Ce développement des fonctions des voies neuronales vont alimenter son sentiment de sécurité, une confiance intérieure qui favorisera son accès à la marche, ses relations sociales tout au long de sa vie, son exploration du monde.
Qu’on se le dise, l’adulte reste et restera le meilleur jouet, le meilleur stimulant pour nourrir le petit cerveau d’un enfant. Les gommettes et la peinture ne sont qu’accessoires.
5. La frustration fait grandir, il faut lui apprendre la vraie vie et les limites dès le plus jeune âge !
Donc, non ce n’est pas la frustration qui fait grandir un enfant, mais l’affection que lui porte l’adulte. Notre vie de tous les jours nous soumet, enfants comme adultes, à suffisamment de frustrations. Plus on peut les éviter, mieux c’est.