Emmanuel Macron « assume parfaitement » la hausse de la taxation sur le diesel tout en comprenant les doutes des Français sur la question du pouvoir d’achat…
- automobilistes dénoncent la hausse du prix des carburants.
- Emmanuel Macron « assume parfaitement » la hausse de la taxation sur le diesel tout en comprenant les doutes des Français sur la question du pouvoir d’achat.
- Face à la fronde, des mesures d’accompagnement pourraient être annoncées cette semaine.
Les « gilets jaunes » seront-ils les «bonnets rouges» d’Emmanuel Macron ? Depuis quelques semaines, la colère monte chez certains automobilistes, qui dénoncent la hausse du prix des carburants. Le chef de l’Etat ne devrait d’ailleurs pas échapper aux interpellations sur le pouvoir d’achat lors de son « itinérance mémorielle » cette semaine.
Face au rejet de la fiscalité écologique, le président de la République demeure stoïque. « J’assume parfaitement que la fiscalité due au diesel soit au niveau de celle de l’essence et je préfère la taxation du carburant à la taxation du travail », a-t-il affirmé dans un entretien aux journaux du groupe Ebra paru lundi. « Les mêmes qui râlent sur la hausse du carburant, réclament aussi qu’on lutte contre la pollution de l’air parce que leurs enfants souffrent de maladies ».
Une fronde généralisée et non localisée comme les bonnets rouges
Mais la gronde s’intensifie et s’organise. Un appel à bloquer les routes le 17 novembre a été lancé sur Internet, où se multiplient aussi pétitions et « coups de gueule » contre le prix à la pompe. « Ce type de mouvements, initié sur Internet, est généralement plus suivi que les mots d’ordre politiques ou syndicaux. La journée du 17 sera un succès : elle va cristalliser beaucoup de mécontentements, qui n’auront d’ailleurs pas forcément à voir avec la question du prix des carburants. Mais ça ne veut pas dire qu’il y aura une coagulation derrière », nuance un proche du chef de l’Etat.
Cette grogne des « gilets jaunes » offre en tout cas un angle d’attaque pour les partis d’opposition. « Le mouvement des bonnets rouges était assez localisé. Cette fois, c’est une fronde qui concerne tous nos territoires. Avec cette hausse des taxes, les revenus du travail sont désormais inférieurs aux revenus de l’assistance, ce qui crée une colère immense chez les 13 millions de Français qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler », dénonce le député LR Guillaume Peltier.
« Le gouvernement montre une fois encore sa méconnaissance des territoires et son mépris pour le pouvoir d’achat des Français », poursuit-il. L’élu du Loir-et-Cher a proposé avec son collègue Damien Abad un « chèque carburant » de 100 euros pour aider les plus modestes, qui serait financé par « une taxe exceptionnelle sur les sociétés d’autoroutes ».
« La mobilisation va laisser des traces mais nous l’assumons »
Depuis quelques jours, la majorité fait blocpour éteindre l’incendie et relativise le rôle du gouvernement. « Je comprends qu’on ne soit pas heureux de voir la fiscalité augmenter mais en tant qu’élus nous devons expliquer que 80 % des hausses sont liées à l’accroissement du prix du pétrole. Pour le diesel, sur 30 centimes de hausses par litre, les taxes ne représentent que 7,6 centimes », avance Stanislas Guérini, député de Paris et porte-parole du groupe La République en marche.
Cette politique devrait toutefois s’intensifier en 2019 et jusqu’en 2022 pour rendre l’essence moins onéreuse que le diesel, jugé plus polluant. « Il y a un mécontentement rural, et cette piqûre de rappel se fait à chaque fois que les gens font le plein », s’inquiète un proche d’Emmanuel Macron. « Sur la popularité, ça pèse. La mobilisation va laisser des traces mais nous l’assumons, car avec le temps, les gens comprendront qu’on prend des mesures pour changer de système ».
En attendant, le gouvernement met en avant l’augmentation du chèque énergie l’an prochain ou le renforcement de la prime à la conversion. Mais il pourrait aller plus loin.
Source : leparisien.fr
Crédit photo : capture d’écran