Nicolas Sarkozy met en garde Emmanuel Macron contre un pouvoir “dangereux”
Dans un entretien fleuve accordé au “Point”, l’ancien président “s’abstient de critiquer” Emmanuel Macron, car il est selon lui “si facile de détruire”.
Nicolas Sarkozy fait preuve d’indulgence vis-à-vis d’Emmanuel Macron. “Donnons-lui du temps” et “les Français s’exprimeront” lors des prochaines élections, a en effet déclaré l’ancien président dans un entretien-fleuve publié mardi 30 octobre par l’hebdomadaire Le Point.
“Je ne suis plus dans le combat politique. Je sais combien il est difficile de satisfaire toutes les attentes nées d’une élection. Je m’abstiendrai donc de le critiquer. J’observe d’ailleurs qu’en matière de critiques il semble servi… Et c’est si facile de détruire”, a-t-il dit.
L’ancien locataire de l’Élysée met toutefois en garde contre un pouvoir “dangereux, il peut devenir une drogue. Un peu d’expérience ne nuit pas face aux dangers que les émanations du pouvoir peuvent générer”, conseille l’ancien président (2007-2012).
“Le pouvoir était une parenthèse”
Envie de revenir au pouvoir ? “Je savais dès le début que le pouvoir était une parenthèse dont on n’est pas propriétaire”, répond Nicolas Sarkozy, assurant ne pas avoir “besoin du pouvoir pour vivre”.
Il admet avoir “commis des erreurs, il y a des choses que je referais différemment, mais je n’ai aucune amertume, aucun regret”, dit-il. Et d’assurer avoir “pris un peu de recul avec les artifices de communication.
C’est sans doute une conviction tardive, car j’ai beaucoup péché en la matière, je le reconnais”.
Battu par François Hollande en 2012, M. Sarkozy est revenu en politique en 2014, briguant la présidence de l’UMP rebaptisée Les Républicains,avant d’échouer en 2016 au premier tour de la primaire de la droite face à François Fillon et Alain Juppé.
Cet entretien intervient quelques jours après la confirmation par la Cour d’appel de Paris de son renvoi devant un tribunal pour les dérapages financiers de sa campagne de 2012 dans l’affaire dite “Bygmalion”.
Son avocat va former un pourvoi en cassation. M. Sarkozy est également mis en cause dans d’autres dossiers : il est mis en examen depuis mars 2018 pour “corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de fonds publics libyens” dans le cadre de la campagne présidentielle de 2007.
Source : lepoint.fr
Crédit photo : capture d’écran